Ce mercredi 26 avril 2023, nos 7 crèches ont été fermées pour permettre à l’ensemble du personnel concerné, direction et puéricultrices, employeur et représentants du personnel, ensemble, de manifester auprès du ministère concerné, son incompréhension face au manque de moyens octroyés à ce secteur essentiel.

𝗖’𝗲𝘀𝘁 𝗯𝗶𝗲𝗻 𝗰𝗼𝗻𝗻𝘂 : beaucoup de crèches ferment, les administrations publiques limitent cette activité, les crèches privées non subventionnées ne sont pas rentables et pas toujours accessibles financièrement. Restent les crèches subventionnées du milieu associatif, comme les nôtres, qui souffrent d’un manque chronique de financement, avec une gestion déficitaire, sans aide complémentaire.

𝗣𝗼𝘂𝗿𝗾𝘂𝗼𝗶 ? 𝗘𝘀𝘀𝗲𝗻𝘁𝗶𝗲𝗹𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝟯 𝗿𝗮𝗶𝘀𝗼𝗻𝘀 :
  1. Le subventionnement des puéricultrices, le cœur du métier, ne couvre qu’une partie des prestations. Soit environ 7,36 heures par jour pour 11 heures de couverture horaire (de 7 heures à 18 heures). De plus, leur reconnaissance salariale est insuffisante par rapport à l’importance de ce métier.

  2. Notre seule recette est la participation financière des parents, fixée par l’administration en fonction de leurs revenus, et pour laquelle nous ne disposons d’aucun levier. Une partie de ces recettes doit être rétrocédée à l’ONE. Récemment, des dispositions favorables aux familles monoparentales et aux parents avec le statut de BIM viennent d’être imposées. Bonne nouvelle pour les personnes concernées, mais sans compensation pour les opérateurs de crèches, qui doivent ainsi subir une perte supplémentaire de recettes

  3. L’accompagnement professionnel des enfants, c’est un point essentiel, mais les crèches exigent d’autres dépenses : confection des repas, administration, nettoyage des locaux, entretien des bâtiments, électricité, chauffage, eau, téléphone… Pour assurer ces services non financés, les associations doivent « se débrouiller » pour trouver les solutions les moins onéreuses.

A ce jour, cet argumentaire rationnel pourtant clair n’est pas entendu par les autorités. De nouvelles places de crèche sont ouvertes, mais quels seront les opérateurs qui prendront le risque de s’y investir, sans aide suffisante pour équilibrer les budgets ?

Pour notre part, nous avons pu envisager deux nouveaux projets, à Stembert et à Romsée, grâce aux synergies au sein du Cocoon Groupe, et à un partenariat avec les administrations communales concernées, qui permet d’assurer un équilibre financier rassurant mais néanmoins délicat.

En conclusion, ce jour de fermeture imposé des crèches ne fait plaisir à personne, et en particulier les parents, mais chacun peut comprendre que cette situation n’est pas vivable à terme : les crèches qui rendent un service essentiel pour les familles doivent être soutenues financièrement pour permettre leur fonctionnement durable, et assurer un accompagnement de qualité des enfants, durant une période cruciale de leur vie. 

Sabine LEJEUNE    Joël ANDRE

Cocoon Groupe en front commun avec le secteur